Guerre Est de la RDC : Appui logistique de la Monusco aux FARDC et à la force de la SADC, de quoi se mêle le Rwanda

Selon la radio Top Congo captée vendredi 16 février 2024 à 21 h de Kinshasa, Kigali digère mal l’appui logistique que la Monusco apporte aux FARDC et à la force de la SADC venue à la rescousse des FARDC. Le Rwanda a saisi à ce sujet le Conseil de sécurité des Nations unies par son Ministre des affaires étrangères et de la Coopération internationale, Vincent Biruta. Selon le ministre rwandais, tel appui montre, notamment, que la RDC est engagée non pas dans la voie de la résolution négociée et pacifique du conflit, mais dans celle d’une victoire militaire.

Telle l’ouverture de la boîte de pandore, la montée aux créneaux du Rwanda révèle à plus d’un chef les mains sales du pays de mille collines dans l’agression que subit la RDC de sa part. Outre qu’elle montre que le Rwanda se préoccupe du sort du M23, s’employant à assurer de l’avenir au M23 via une résolution négociée de la fin de la guerre, l’attitude de Kigali prouve sa complicité avec le M23 pour des intérêts et objectifs déjà connus.

Pourquoi une résolution négociée ?

Une victoire militaire des FARDC appuyées par la force de la SADC ne rangerait pas les calculs du Rwanda, dans la mesure où elle lui priverait d’alibi pour de nouveau agresser la RDC, prenant appui sur quelque violation des clauses de l’accord. L’on rappelle que le M23 est né du prétexte de la violation de l’accord du 23 mars 2009 entre le gouvernement congolais de l’époque et le CNDP de Laurent-Nkunda. L’agression de la RDC par le M23 en mai 2012 tout comme récemment en 2022 via Bunagana entonne le même refrain de violation des clauses de l’accord par la RDC.

Cependant, il y a lieu de se remémorer que l’accord-cadre d’Addis-Abeba du 24 février 2013 sans se baser sur les articles de la Charte des Nations unies, mais se fondant sur des recommandations déséquilibrées des appuis occidentaux notoires du Rwanda, était sans équité. En effet, il a connu un effet mort-né, car il chargeait plus l’Etat agressé la RDC que l’agresseur qui était à dessein épargnée. Or, lorsque les prédateurs occidentaux qui siègent au Conseil de sécurité des Nations unies procèdent par des résolutions de ce type, cela signifie qu’ils s’appliquent à épargner leur Etat-gendarme impliqué dans une opération commanditée par eux. Car en vertu du chapitre VII de la Charte des Nations unies qui traite d’action en cas de menace contre la paix, de rupture de la paix et d’acte d’agression, aucun Etat membre de l’ONU ne doit agresser l’autre. On voit les puissances occidentales défendre à grands frais l’Ukraine utilisant ce principe. Mais le plus curieusement du monde, ils se taisent et deviennent inertes devant l’agression de la RDC par le Rwanda et recourent à la recette empoisonnée des résolutions onusiennes. Et c’est la même rengaine depuis que la RDC est agressée par le Rwanda sous le masque des forces négatives artificiellement créées pour le besoin de la cause.

Dans le même ordre d’idées, on rappelle l’exigence de la communauté internationale au gouvernement congolais de l’époque pour le parachèvement du processus de Kampala après la victoire brillante des FARDC via l’opération ‘’Pomme Orange’’ du début novembre 2013’’. Pourquoi avait-on imposé à la RDC de négocier avec une force ennemie vaincue sinon à lui préparer le lit par lequel elle rebondirait prochainement au moindre alibi vrai ou artificiel ? Le modus operandi est connu.

Par ailleurs, dans leur exigence, moult puissances occidentales, dont les USA, exigent toujours des négociations entre le gouvernement congolais et le M23 pour la fin de cet épisode de guerre.

La complicité du Rwanda avec le M23

Le M23 a, pour premier ancêtre, le RCD-Goma dont issu son proche géniteur le CNDP. De nombreux rapports des experts des Nations unies depuis le RCD-Goma jusqu’au M23 ont démontré l’implication du Rwanda aux côtés de ces majeures forces négatives qui endeuillent et pillent l’Est de la RDC pour des velléités expansionnistes et pillardes. Que le Rwanda se préoccupe du sort du M23 face à un appui qui peut, in fine, donner victoire à la RDC manu militari, cela montre tout simplement que le Rwanda est complice du M23. Le Rwanda veut donc que le M23 survive le plus longtemps possible pour qu’il s’en serve dans son entreprise d’enter militairement en RDC sous des prétextes déjà notoires.

Samy BOSONGO

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